La Famille, Source de Paix pour la Société

 

Vingt-septième dimanche du temps ordinaire; 7 octobre 1979; Lectures : Genèse 2,18-24; HĂ©breux 2,9-11; Marc 10,2-16.

 

Jésus continue d’être présent au cœur des problèmes humains.

Saint Marc (10,2-16), l’Évangile de cette année, nous présente Jésus aux prises avec une situation difficile et très humaine; l’homme qui ne put s’entendre avec sa femme; et Il définit, à partir de cette situation concrète, ce cas de conscience. Ce Jésus se présente à la société pour signaler au sein des problèmes humains, les desseins de Dieu et ce, même si ceux-ci contredisent les vues humaines. Jésus n’a pas cessé de prêcher à toutes les raisons conflictuelles de l’humanité, à tous ces champs qui ont besoin d’une orientation, c’est là que se trouve son Évangile.

 

 

Plan de l’homĂ©lie :

1) Le Mariage dans le plan originel du Créateur. La première lecture nous fait remonter jusqu’à la Genèse (2,18-24).

2) Le Mariage obscurci par la mauvaise volonté humaine. Prise de la lecture de l’Évangile (Mc 10,2-16) où le Christ éclaircit la raison des lettres de répudiation à une femme lorsqu’elle ne s’entend plus avec un homme. Il s’agit là de l’obscurcissement du dessein de Dieu, mais au début cela n’était pas ainsi.

3) Le Mariage racheté et appelé à la transcendance par le Christ. La deuxième lecture (He 2,9-11) en lien avec l’Évangile.

 

 

1) Le Mariage dans le plan originel du Créateur

 

 

A) Le cas de la répudiation

 

Cette prĂ©cieuse page est citĂ©e par le Christ lui-mĂŞme (Mc 10,2) : « Est-il permis Ă  un mari de rĂ©pudier sa femme, de divorcer d’elle? Â» Il s’agissait d’un cas qui Ă©tait très discutĂ© parmi les rabbins parce que dans le DeutĂ©ronome, MoĂŻse parlait d’une permission, d’une coutume qui existait dĂ©jĂ  comme un moindre mal. Pour ne pas laisser abandonner la femme rĂ©pudiĂ©e, disait MoĂŻse, que lui soit rĂ©digĂ©e une lettre de rĂ©pudiation, un acte de divorce. Mais l’objectif Ă©tait principalement d’ordre lĂ©gal. La femme qui Ă©tait sĂ©parĂ©e de son mari, si elle avait des relations avec un autre homme, ne pouvait revenir vers son premier mari. C’était une illĂ©galitĂ© de caractère religieux qui offensait Dieu.

 

 

Au début, ce n’était pas ainsi.

 

Ils demandèrent au Christ : « Que dis-tu de cette question du divorce qui est tant discutĂ©e aujourd’hui? Â» Et JĂ©sus leur dit (Mc 10,5-6) : « C’est en raison de votre duretĂ© de cĹ“ur que MoĂŻse a Ă©crit pour vous cette prescription. Mais dès l’origine de la crĂ©ation Il les fit homme et femme. Ainsi donc l’homme quittera son père et sa mère, et les deux ne feront qu’une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh bien! ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le sĂ©parer. Â»

 

 

B) Catéchèse du mariage

 

Au départ ce qui se passa est ce que nous raconte cette page de l’Évangile (Gn 2,18-24), une page biblique que nous ne devons pas interpréter comme une fable infantile de Dieu qui s’est fabriqué des poupées de glaise, puis leur donna la vie pas son souffle, mais qu’il s’agit d’une manière primitive de nous raconter la psychologie profonde que contient le mariage.

 

 

Les animaux… la femme… le sein d’Adam

 

Cette lecture nous prĂ©sente Dieu en train de crĂ©er l’homme et tous les animaux et ordonnant Ă  l’homme de donner un nom Ă  chaque animal. Il s’agit ici d’une espèce d’analyse de toute vie animale qui existe dans l’univers en dehors de l’être humain. L’homme ne rencontre pas parmi tous les animaux un ĂŞtre semblable Ă  lui. Alors, Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Â» Et le Concile Vatican II nous commente, lorsqu’il parle de la dignitĂ© humaine, que Dieu crĂ©a l’homme non pas solitaire, mais qu’Il le fit capable de former une unitĂ© et fit la femme comme premier Ă©lĂ©ment de ce besoin de l’homme qui est par nature, social. Dans le mariage se rĂ©alise la première cellule de ce que doit ĂŞtre la sociĂ©tĂ©.

 

Ici, dans la Genèse, nous est décrit comment la femme fut tirée de la côte de l’homme, cela ne doit pas être compris au premier niveau, sinon qu’il s’agit d’une sorte de parabole vivante qui signifie que la femme est de la même vie que l’homme, ils forment un seul principe de vie, ils s’attirent mutuellement et selon la pensée de Dieu, le couple doit former une seule chair. De telle sorte que personne ne peut séparer ce que Dieu a uni. Le sein auquel se réfère la Genèse est une expression de caractère religieux qui voile l’action sublime et créatrice du Seigneur lorsqu’Il fit la première femme et donna ainsi naissance au premier amour qui unit un homme et une femme. Il est merveilleux, alors, de penser que le mariage provient de l’initiative de Dieu.

 

 

Une institution stable

 

« Le bien-ĂŞtre de la personne et de la sociĂ©tĂ©, commente le Concile, est Ă©troitement reliĂ© Ă  la prospĂ©ritĂ© de la communautĂ© conjugale et familiale… la dignitĂ© de cette institution ne brille pas partout de la mĂŞme splendeur, puisqu’elle est obscurcie par de nombreuses fautes…, cependant, un fait dĂ©montre bel et bien la vigueur et la soliditĂ© de l’institution matrimoniale et familiale : les profondes transformations de la sociĂ©tĂ© contemporaine, malgrĂ© les difficultĂ©s auxquelles elles ont donnĂ© naissance, manifestent avec une Ă©norme frĂ©quence, et ce, de plusieurs manières, la vĂ©ritable nature d’une telle institution. Â»

 

En d’autres mots, le Concile nous dit que mĂŞme s’il s’est produit de nombreuses vicissitudes dans l’Histoire, depuis cette première page de la Genèse jusqu’à aujourd’hui, l’institution de l’amour entre l’homme et la femme s’est toujours maintenue. Ainsi, quand on cĂ©lèbre un mariage, le prĂŞtre nous rappelle l’unique institution qui ne fut pas abolie par le DĂ©luge, mais qui au contraire, a survĂ©cu aux catastrophes de l’Histoire et qui s’est maintenu, il me semble, comme lorsqu’on coupe les arbres dans la jungle : tous les pĂ©chĂ©s peuvent dĂ©truire le mariage, cependant, de ces arbres coupĂ©s, commence Ă  naĂ®tre de nouveau la vie. Il y aura toujours le mariage, selon l’Esprit de Dieu mĂŞme si les humains voulaient dĂ©truire cette institution si sainte et si noble. La Parole demeurera : « Ce que Dieu a uni, l’homme ne peut le sĂ©parer. Â»

 

 

C) Importance du mariage pour les changements du monde

 

J’aimerais Ă©galement souligner le fait que le mariage pour la situation actuelle en AmĂ©rique latine constitue une institution bĂ©nĂ©fique, un grand facteur pour les changements nĂ©cessaires Ă  notre sociĂ©tĂ©. Puebla dit : « Pour qu’elle fonctionne bien, la sociĂ©tĂ© requiert les mĂŞmes exigences que le foyer : former des personnes conscientes, unies en communautĂ© de fraternitĂ© pour favoriser le dĂ©veloppement commun. La prière, le travail, l’activitĂ© Ă©ducatrice de la famille, en tant que cellule sociale, doivent orienter vers les changements des structures injustes, par la communion et la participation entre tous et pour la cĂ©lĂ©bration de la foi dans la vie quotidienne. Â» Dans l’interpellation rĂ©ciproque qui dans le cours des temps s’établit entre l’Évangile et la vie concrète, personnelle et sociale, (E.N. 29) « la famille sait lire et vivre le message explicite qui concerne les droits humains et les devoirs de la vie familiale. Â» C’est pourquoi elle dĂ©nonce et elle annonce, elle s’engage dans le changement du monde en un sens chrĂ©tien, elle contribue au progrès, Ă  la vie communautaire, Ă  l’exercice de la justice distributive et et la paix. En d’autres mots, le projet primitif de Dieu, en instituant le mariage, nous offre encore aujourd’hui dans la situation de crise que nous traversons au Salvador, une planche de Salut, dans le foyer.

Frères, je fais appel à tous, artisans de tant de familles, constructeurs de tant de foyers, que chaque famille au Salvador ne soit pas un obstacle aux changements urgents dont la société a besoin.

 

Qu’aucune famille, pour être bien, ne s’isole de l’ensemble de la société. Personne ne se marie seulement pour être heureux à deux; le mariage possède une grande fonction sociale, il doit être la lampe qui illumine autour de lui les autres couples vers des chemins de libération. Doivent sortir de leurs foyers les hommes et les femmes capables de promouvoir dans la politique, dans la société, dans les chemins de justice, les changements qui sont nécessaires et qui ne se feront pas tant que les foyers s’y opposeront. Par contre, il serait si facile de le faire à partir de l’intimité de chaque famille, dans la formation de ces garçons et de ces filles afin qu’ils n’apprennent pas à désirer sans cesse avoir plus, mais à vouloir être plus, qu’ils leur apprennent à ne pas s’approprier tout, mais à se donner à pleine main aux autres. Il faut éduquer pour l’amour. La famille n’est pas autre chose qu’aimer et aimer se donner, aimer et se livrer au bien-être de tous, c’est travailler pour le bonheur commun… 07/10/79, p.322-324, VII.

 

 

2) Le Mariage obscurci par la mauvaise volonté humaine

 

Dans Puebla, lorsqu’on dĂ©crit la situation de la famille en AmĂ©rique latine, des choses très pĂ©nibles furent signalĂ©es, ainsi lorsqu’il est dit : « La famille est une des institutions oĂą le processus de changement des derniers temps a eu le plus de rĂ©percussions. L’Église est consciente que c’est dans la famille que se rĂ©percutent les rĂ©sultats les plus nĂ©gatifs du sous-dĂ©veloppement : indices vĂ©ritablement dĂ©primants d’insalubritĂ©, de pauvretĂ© et de misère, ignorance et analphabĂ©tisme, conditions inhumaines d’habitation, sous-alimentation chronique et autant d’autres rĂ©alitĂ©s non moins tristes… (517) Â»

 

La famille apparaĂ®t aussi comme une victime de ceux qui convertissent en idoles la richesse et le sexe. C’est une grande lacune de notre temps qui mine tant de couples, le fait d’avoir instaurĂ© ces idolâtries : le pouvoir, la richesse et le sexe. Lorsque des valeurs aussi relatives sont divinisĂ©es au-dessus de tout, ce qui en pâtit c’est la tendresse et la saintetĂ© de l’amour, la fidĂ©litĂ©, le mariage. « Ă€ cela contribuent les structures injustes, surtout les moyens de communications, non seulement par leur valorisation du sexe, du luxe, de la violence, du pouvoir et du paraĂ®tre, mais Ă©galement en mettant en Ă©vidence ce qui contribue Ă  propager le divorce : l’infidĂ©litĂ© conjugale, l’avortement ou l’acceptation de l’amour libre et des relations prĂ©-maritales. (573) Â»

 

« Ă€ tous les niveaux de la vie sociale, la famille souffre aussi de l’impact dĂ©lĂ©tère de la pornographie, de l’alcoolisme, des drogues, de la prostitution, de la traite des blanches, et du problème des mères cĂ©libataires et des enfants abandonnĂ©s. Devant l’échec des contraceptifs chimiques et mĂ©caniques, on est passĂ© Ă  la stĂ©rilisation humaine et Ă  l’avortement provoquĂ©, en faveur duquel on organise des campagnes insidieuses. (577) Â» Jamais l’Église ne cessera de condamner ces politiques antinatalistes, parfois avec des vices politiques qui ne peuvent ĂŞtre confessĂ©s par ceux qui ont fait de notre population ce qu’un Ă©tudiant universitaire en mĂ©decine me disait : « Ils sont en train de castrer notre peuple. Â»

 

« Ce n’était pas ainsi au commencement Â», dit le Christ. Tout cela provient de la duretĂ© de votre cĹ“ur. Vous vous ĂŞtes fait un Dieu du plaisir oĂą les enfants dĂ©rangent, oĂą le sexe est divinisĂ© et oĂą vous ne recherchez pas l’esprit de pauvretĂ©, mais l’esprit d’ostentation, de consommation. Il est nĂ©cessaire, si nous voulons avoir des foyers, des familles qui transforment vraiment cette civilisation qu’il est urgent de transformer, de tenir compte du message que le Pape, au cours de son voyage aux États-Unis, adressa aux jeunes et Ă  tous ces adeptes de l’hĂ©donisme et du plaisir, qu’ils ne peuvent qualifier de libertĂ© le fait de se mettre au service de choses immorales et qu’une rĂ©vision profonde de notre moral est nĂ©cessaire, de notre honnĂŞtetĂ© pour rendre au mariage la vĂ©ritable originalitĂ© avec laquelle Dieu l’a crĂ©Ă© comme tĂ©moignage de son amour infini. L’amour de Dieu est saint et la fidĂ©litĂ© de Dieu est infiniment digne et de cette dignitĂ© sans fin, Il veut faire son reflet sur la Terre, dans la beautĂ© de l’amour qu’est la saintetĂ© du mariage. 07/10/79, p.325-326, VII.

 

 

3) Le Mariage racheté et appelé à la transcendance par le Christ

 

 

A) Le Christ présente au Père l’humanité rachetée

 

La figure du Christ, en la comparant Ă  celle du Pape aux États-Unis, est une figure sacerdotale, une figure qui Ă©lève dans ses mains sacrĂ©es les valeurs divines du mariage, mais en les jetant par terre pour les racheter et pour les rendre Ă  leurs fonctions grandioses. C’est pourquoi je me suis permis d’appliquer Ă  ce troisième point, la seconde lecture (He 2,9-11). Quand saint Paul nous dĂ©crit le moment culminant de la mission du Christ : « Il a dĂ©jĂ  passĂ© par sa passion et sa mort, Il est dĂ©jĂ  ressuscitĂ© et Il attire Ă  Lui tous ceux qui crĂ»rent en Lui, Il prĂ©pare devant le Père cĂ©leste toute la famille des rachetĂ©s. Â»

Puisse Dieu, que nous fassions tous partie de ce nombre bĂ©ni que saint Paul dit aujourd’hui. Il est le guide qui conduit toute cette famille de frères au Salut. (He 2,11) : « Car le Sanctificateur et les sanctifiĂ©s ont tous la mĂŞme origine. Â» Cette mĂŞme famille humaine qui s’est multipliĂ©e grâce Ă  l’amour conjugal, celle qui se peupla dans le monde et que le Christ racheta en rĂ©alisant tout ce que signifie le mariage.

 

C’est ce que je voudrais laisser comme message de l’homélie d’aujourd’hui. Parce que le mariage est aussi un sacrement. Pourquoi ne suffit-il pas qu’un homme et une femme qui s’aiment vivent fidèlement? Comment se fait-il qu’il y ait de nombreux couples, qui sans même avoir reçu la bénédiction de l’Église, vivent simplement ensemble en étant heureux et en ayant un amour à toute épreuve? C’est pourquoi nous n’affirmons pas que cela soit mauvais, mais nous disons que c’est incomplet, il leur manque le sens sacramentel. C’est pour cela, parce que l’amour d’un homme et d’une femme, aussi noble qu’il soit, ne remplit pas le signe pour lequel Dieu inventa qu’un homme s’attache à une femme.

 

Pourquoi Dieu créa-t-il l’homme et la femme? Pourquoi Dieu se servit-il de l’attraction sexuelle de l’homme envers la femme? Pourquoi Dieu veut-il que cet amour soit permanent afin qu’il fructifie en enfants et en familles? Ce ne fut pas simplement pour se délecter dans le plaisir de voir l’homme et la femme croître et se multiplier, il s’agissait de quelque chose de plus divin. C’est parce que dans l’amour de l’homme et de la femme et des enfants se reflète l’amour infini que Dieu a pour l’être humain et par lequel celui-ci suit ce Christ Rédempteur.

 

 

B) Signification sacramentelle de l’amour conjugal : le Christ, l’Église

 

L’amour du Christ à l’Église, l’amour du Rédempteur pour le peuple racheté, c’est ce que reflète tout mariage et quand il n’y a pas bénédiction sacramentelle, cet amour conjugal ne s’est pas élevé jusqu’au point de devenir le signe d’un amour divin. J’ai souvent employé la comparaison de l’hostie sur l’autel. Nous avons là les hosties de blé, savoureuses, mais elles ne sont pas encore le Corps du Christ jusqu’à ce que le prêtre les consacre et qu’en ce signe du pain, se rende présent le Christ lui-même. C’est quelque chose de similaire qui se produit avec l’amour de l’homme et de la femme. Simplement du pain, le pain savoureux de l’amour n’est pas mauvais, mais il n’est pas complet. Seulement quand l’homme devant Dieu se livre à la femme, et la femme devant l’homme et devant Dieu se livre pour toujours et que Dieu bénit l’amour de ces deux enfants, alors cet amour est consacré, Dieu l’a oint pour toujours, Il a transformé cet amour d’homme et de femme en un amour de Dieu pour l’humanité.

 

C’est pourquoi le mariage qui a Ă©tĂ© bĂ©ni par Dieu a une mission Ă  accomplir. Tous ceux qui regardent passer par les rues de cette terre un homme et une femme mariĂ©s par Dieu doivent pouvoir dire : « L’amour existe encore, Dieu nous aime comme ces deux-lĂ  s’aiment. Â» C’est pourquoi un couple qui n’est pas fidèle n’accomplit pas sa mission d’amour. Il existe une mission sublime qui ne se termine pas ni dans le foyer ni dans les enfants, mais qui est une irradiation sociale que tout couple doit rĂ©aliser afin d’être un bienfaiteur de la sociĂ©tĂ©.

 

 

C) Puebla : « Les quatre visages de l’amour. Â» (583)

 

Dans cette rĂ©flexion, je n’ai pas voulu faire omission d’une très belle considĂ©ration de Puebla quand il dit : « Le couple sanctifiĂ© par le sacrement du mariage est un tĂ©moignage de la prĂ©sence pascale du Seigneur. Â» Qu’est-ce que cela signifie? Tout mariage qui est bĂ©ni de Dieu est une prĂ©sence pascale, c’est-Ă -dire qu’il est une prĂ©sence rĂ©demptrice du Christ, du Christ ressuscitĂ©, du Christ qui vit dans l’amour.

 

La famille chrĂ©tienne cultive l’esprit d’amour et de service. Quatre relations fondamentales de la personne rencontrent leur plein dĂ©veloppement dans la vie de la famille : la paternitĂ©-maternitĂ©, la filiation, la fraternitĂ©, la nuptialitĂ©. C’est-Ă -dire que la paternitĂ© est la relation du père envers son fils. Avec quelle tendresse le père regarde sa prolongation dans le fils. La filiation est la tendresse du fils qui regarde son père, son origine. La fraternitĂ©, ce sont les enfants qui s’aiment comme des frères et des sĹ“urs et qui reconnaissent qu’ils doivent laisser leur père et leur mère pour s’unir Ă  un autre jeune. La nuptialitĂ© c’est le jeune qui laisse son foyer pour en former un nouveau.

 

Puebla dit : « Ces quatre relations de paternitĂ©, filiation, fraternitĂ© et nuptialitĂ©, sont prĂ©cisĂ©ment celles qui construisent l’Église. Je veux vous dire que l’Église naĂ®t dans le foyer. Nous aurons une Église sainte, avec un vĂ©ritable sentiment filial envers Dieu, lĂ  oĂą sont nĂ©s des enfants qui voient dans leur père la figure de Dieu, et dans leur mère, la tendre figure de l’amour infini. Il y aura aussi des hommes qui travailleront fraternellement dans la sociĂ©tĂ© quand ils auront appris dans leur foyer Ă  s’aimer comme des frères. Â» Également, quand ils seront appelĂ©s Ă  former un nouveau foyer, ils nous diront qu’ainsi comme le Christ a aimĂ© son Église, ils se livreront non seulement Ă  leur famille, mais Ă©galement Ă  former une famille avec les autres familles pour ainsi constituer la grande famille des familles : la patrie, dans un sentiment d’amour. Ainsi, Puebla dit : « La vie en famille reproduit ces quatre expĂ©riences fondamentales et reproduit en plus petit ces quatre visages de l’amour humain. Â» L’amour humain possède quatre aspects qui sont vĂ©cus dans la famille. C’est lĂ  la saintetĂ© du mariage que le Christ est venu revendiquer quand dans la page de l’Évangile d’aujourd’hui Il rĂ©sout ce problème de conscience. 07/10/79, p.326-328, VII.