Le Divin Sauveur du monde a les
Paroles de la Vie Ă©ternelle
Vingt-et-unième dimanche du temps
ordinaire; 26 août 1979; Lectures : Josué 24,1-2a. 15-17.18b; Éphésiens
5,21-32; Jean 6,61-70.
Introduction : Ambiance de
tempĂŞte et de confusion
Il y a des moments oĂą la tourmente de
l’Histoire devient gigantesque et crée de la confusion, des angoisses, du
découragement, du pessimisme. Jusqu’à certains pasteurs qui devraient être
signe de tranquillité, de sécurité et d’orientation, se montrent aussi
désorientés comme si la foi leur manquait. Il y a de la violence, il y a des
désordres et des vices également. Il y a aussi l’honneur de ceux qui se croient
bons parce qu’ils ne commettent aucun mal, en oubliant qu’être bon ce n’est pas
quelque chose de négatif, mais faire tout le bien qu’on peut. Enfin, il y a une
ambiance de tempĂŞte, de confusion.
Il existe une voix de calme et de
lumière.
On entend parfois : « Il
n’y a plus de Salut! » « Notre histoire est une impasse! » Frères,
devant ce pessimisme et cette désorientation, grâce à Dieu, nous, les
chrétiens, pouvons compter sur une voix qui s’est fait entendre tout au long de
ce mois d’août : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
écoutez-le! » Il a les Paroles de la Vie Éternelle, nous dit l’Évangile
d’aujourd’hui (Jn 6,61-70). C’est une voix de calme et de lumière. C’est comme
lorsque quelqu’un sait qu’au-delà des nuages de pluie, il y a un ciel clair où
le soleil brille et que cette averse doit passer. Et les nuages passeront et ce
ciel et ce soleil brilleront. Ayons foi!
Résumé des lectures des quatre
dimanches antérieurs
A) Tout provient d’un
événement : la multiplication des pains. Les hommes se sont contentés
d’avoir satisfait l’appétit de leur estomac.
B) C’est une réflexion théologique
pour Celui qui connaît la vérité des choses et la vérité de Dieu : le
Maître de l’Histoire, Jésus-Christ, la pierre fondamentale de tout ce qui
existe. Il nous a dit : « En ce pain que vous avez vu multiplier,
découvrez le véritable pain qui est descendu du Ciel pour donner la vie au
monde. » C’est Lui. « Je suis le pain qui est descendu du Ciel pour
donner la vie au monde. » Il nous a dit également dans cette réflexion
qu’Il est présent avec sa chair clouée sur la croix pour sauver le monde et
qu’Il est uni au Père Éternel pour nous donner la Vie éternelle. Il est la
chair qui est donnée dans la messe et dans la communion qui est sa Présence
eucharistique dans notre Église.
C) Les trois conclusions de l’homélie
d’aujourd’hui :
Après cet événement qui est
interprété par le Christ dans une théologie qu’Il est le seul à pouvoir nous
donner, le chapitre six de saint Jean conclue avec le passage qui a été lu
aujourd’hui (61-70) et que nous pourrions qualifier comme étant les trois
conclusions du sermon de CapharnaĂĽm.
Plan de l’homélie :
1) « La Chair ne sert de
rien. » (Jn 6,63)
2) « Seigneur, à qui irons-nous?
Tu as les paroles de la vie éternelle. » (Jn 6,68)
3) Nécessité de solidariser la chair
avec les Paroles de la vie Ă©ternelle
1) « La Chair ne sert de
rien. » (Jn 6,63)
A) Cela ne signifie pas inutilité
absolue, sinon incapacité de la vie naturelle pour atteindre la transcendance
qui s’offre.
Analysons d’abord cette phrase du
Christ qui est comme la conclusion de toute cette idée. « La chair ne sert
de rien. » Nous ne devons pas entendre que le Christ proclame ici
l’inutilité absolue de l’être humain, mais de l’impuissance, de l’impossibilité
pour la chair, d’atteindre la Vie éternelle. C’est une considération face à la transcendance
que Dieu seul possède et que la chair pour cette transcendance ne sert à rien.
B) Il faut distinguer entre « la
chair » de « ma chair »
Qu’est-ce que la chair? Nous avons
déjà fait cette analyse à propos de ce discours en faisant la distinction entre
ce que le Christ appelle : « Ma chair pour la vie du monde. »
Nous avons déjà dit qu’il s’agit d’une chair unie au sacrifice qui sauva le
monde sur la croix et qui est unie, de manière vitale, au Dieu de la Vie
éternelle. Cette chair du Christ est comme le véhicule qui nous donne le Salut
et la Vie Ă©ternelle. Nous ne parlons pas de cette chair divine du Christ,
lorsque nous parlons de ce qu’Il appelle « la chair » : les
humains en général, toute vie humaine. « La chair », c’est la
descendance d’Adam (« l’homme terrestre »). C’est celle à laquelle
nous faisons référence actuellement, c’est la chair qui descend d’Adam et que
saint Paul appelle « l’homme terrestre », celui qui a perdu sa grâce
originelle.
Sens du péché originel
N’oublions pas que dans notre foi
chrétienne, l’humanité remonte à un paradis perdu. Nous fûmes créés par Dieu en
justice et en sainteté; mais nos premiers pères, en désobéissant au précepte de
Dieu, perdirent cette justice et cette saintetĂ© qui les avaient Ă©levĂ©s Ă
l’ordre de Dieu. Ils demeurèrent donc, comme nous enseigne la théologie, en
état de nature déchue. Comme un aigle déplumé qui ressent l’envie de voler,
mais il ne le peut plus. Comme un oiseau auquel on a coupé les ailes. C’est le
péché originel. Souvent nous n’y pensons pas. Pensez que par cette faute
originelle, l’être humain a perdu sa capacité de voler vers l’infini, sa
capacité de s’affronter à la vie transcendante de Dieu et qu’il est demeuré
privé de sa grâce!
Le péché de l’enfant qui naît n’est
pas un péché personnel. Il ne peut pas pécher, il ne possède pas encore la
volonté, mais il naît privé de quelque chose qu’il devrait avoir. Dieu voulait
au départ que tout enfant qui naît naisse en justice et en grâce. Mais à cause
de la désobéissance de nos premiers parents, nous naissons privés de la grâce
de Dieu. Ainsi comme si un homme favorisé par son patron qui avait connu
l’opportunité de bénéficier d’une ferme pour lui et toute sa famille. Tous ceux
qui sont nés là devraient être heureux, mais à cause d’une désobéissance, le
patron dit au père de cette famille : « Retire-toi, parce que nous ne
pouvons plus continuer ainsi. » Alors, les enfants qui naquirent en dehors
de cette ferme ne sont pas coupables, mais ils naissent privés d’un privilège.
La grâce est également un privilège de l’homme que Dieu lui a enlevé, c’est
pourquoi nous naissons sans ce privilège. C’est ce que le Christ nomme :
« la chair », l’homme déchu, l’homme sans grâce, sans justice, sans
filiation divine.
Mais cette chair privée de la vie de
Dieu a des capacités pour les choses de la Terre. Naturellement,
le péché originel n’est pas quelque chose que nous pouvons percevoir d’une
manière sensible. L’être humain, aujourd’hui tombé dans le péché originel,
apparaîtrait semblable à ce qu’il est aujourd’hui s’il n’avait pas perdu la grâce. Cela
veut dire que si la chair ne sert Ă rien en rapport Ă cet ordre divin perdu,
elle est utile Ă plusieurs choses de la Terre.
C) Actualisation moderne
Je veux vous expliquer ici un courant
moderne dont nous devons tenir compte pour comprendre la relation entre l’homme
déchu et celui qui a été récupéré par la Rédemption du Christ. Déchu ou
récupéré, aujourd’hui dans le monde, il existe un courant qui se nomme la
sécularisation. Écoutez bien parce que je veux vous expliquer quelque chose
dont vous devez tous tenir compte.
La sécularisation est ce courant qui
propose l’autonomie des choses créées, mais en ouverture à Dieu. Je le
répète : la sécularisation est le mot qui veut définir cet état de
l’humanité actuelle, qui défend que les choses de la Terre soient autonomes,
mais qui, en même temps, reconnaît la souveraineté de Dieu. C’est le contraire
de cet autre mot qui peut ĂŞtre confondu avec et qui se nomme
« sécularisme. »
Le « sécularisme » est
mauvais parce qu’il proclame l’autonomie des choses créées, mais en se fermant
à Dieu. Il dit : « Ici, Dieu n’a rien à voir avec nous. » Voyez
la grande différence! La sécularisation dit que les choses, les lois de la
technique, les relations humaines, et ce que les humains font possèdent leurs
propres lois. Nous pouvons développer ces choses sans demander à Dieu pour
chaque chose, mais en tenant compte de Lui.
Je vous ai rapporté l’exclamation de
ce scientifique qui préparait un voyage vers la lune et qui dit :
« Tout ce que la technique pouvait faire a été fait. Ce voyage doit porter
fruit, il ne nous reste plus maintenant qu’à recommander à Dieu le succès de
cette expédition. » Ça, c’est la véritable sécularisation, autonomie de la
science, autonomie de la technique, les hommes n’ont pas besoin de prier Dieu
pour tout. Le Concile dit qu’auparavant on priait Dieu pour tout parce qu’on
attendait de Lui beaucoup de choses que l’être humain n’était pas capable de
faire par lui-même. Cela est aussi un progrès de l’ère moderne. Aujourd’hui
nous savons qu’il existe des engrais, des insecticides, du matériel que les
humains ont inventé et qui autrefois aurait été perçu comme miraculeux. Le
miracle existe toujours parce que l’humain arrive à une limite où il ne peut
faire plus. Mais, pendant qu’il marche vers cette limite, il est dans son
propre domaine, autonome, c’est ce que nous appelons la sécularisation. L’homme
a sécularisé, c’est ce qu’il a fait de ce monde.
C’est ce que veut dire
séculariser : saeculum. Le
siècle, le monde a apporté à l’Histoire, par ses propres compétences, des
choses qu’en inventant, lui donne toujours plus de pouvoir. Mais il demeurera
toujours certain que plus l’être humain augmente son progrès, Dieu sera encore
plus haut et plus vaste et qu’Il embrassera l’humanité dans toutes ses
dimensions. Plus l’humain dĂ©veloppera sa personnalitĂ©, plus il rendra gloire Ă
Dieu! Dieu sera toujours le Seigneur de l’Homme, le Seigneur de la technique,
le Seigneur de l’Histoire. C’est pourquoi quand le Christ dit : « La
chair ne sert à rien. » Il ne se mêle pas du domaine de la sécularisation,
sinon qu’Il dit à l’humanité de ne pas se fermer à l’Absolu.
Nous avons dans les lectures
d’aujourd’hui de beaux exemples de sécularisation.
Perspectives temporelles de l’Ancien
Testament
La première lecture d’aujourd’hui
(Josué 24,1-2a. 15-17.18b) n’envisage que des perspectives du présent.
L’absolu, l’éternel, la vie intime de Dieu ne s’était pas encore révélée dans
toute sa magnitude. C’est pourquoi l’homme de l’Ancien Testament faisait
consister le bonheur dans les biens de la Terre : Ă avoir plus, Ă ĂŞtre
libéré d’Égypte, à marcher vers une terre promise. Mais pour nous, chrétiens,
nous savons que tout ceci advient comme signe qui nous indique l’existence de
la Vie éternelle qui est la véritable Terre promise.
Le mariage vu sous son aspect
temporel sans nier son mystère divin
Dans la seconde lecture d’aujourd’hui
(Ep 5,21-32), il est question du mariage. Il m’apparaît important, chers
frères, chères sœurs, couples mariés, que vous ayez ces deux perspectives du
mariage. Une perspective de sécularisation en reconnaissant les véritables
valeurs humaines que votre mariage possède, mais en demeurant ouvert au signe
de l’infini. Saint Paul nous dit : « Le mariage possède une signification
divine. » Il y a une autre perspective de sécularisme : il y a ceux
qui ne découvrent pas ce mystère divin et qui vivent leur mariage de manière
uniquement séculière. Ils vivent leur mariage uniquement comme une chose
humaine, comme un contrat entre un homme et une femme, au plus, avec un amour
d’homme et de femme, mais non pas élevé vers la transcendance.
Très chers frères, il vous faut être
un signe, comme fils et fille de Dieu, qui sache refléter dans le monde l’Amour
infini de Dieu. L’Amour avec lequel le Christ aime son Église. Puissent, Dieu,
tous les couples découvrir, à l’intérieur de l’autonomie que leur mariage
possède, la transcendance de sa signification, afin que le mari soit respecté
comme une véritable figure du Christ. Que lui incombe la responsabilité de
celui qui donne sa vie pour son épouse jusqu’à mourir sur la croix. Qu’on sache
reconnaître dans l’épouse le signe d’une Église fidèle au Seigneur, malgré les
martyrs et les persécutions, elle donne aussi son sang pour Lui. Quand le
mariage se transformera, qu’il transcendera ses lois séculières, il prendra
toute sa merveilleuse dimension. Mais tant qu’il ne découvrira pas cette
dimension divine, le mariage courra le risque de se défaire comme toute chose
humaine.
Si nous nous demandons pourquoi tant
de mariages se brisent? Pourquoi tant de familles sont-elles démembrées? La
base est ici. Ils n’ont pas su compter sur l’Absolu, ils n’ont pas pensé qu’ils
avaient une mission transcendante sur la Terre et ils n’ont tenté de vivre que
la dimension humaine des choses. Ils ont oublié de prier, de se tourner vers
Dieu et de refléter dans le monde l’image de Dieu que tout couple doit
refléter. La chair ne sert de rien.
Le pain de la multiplication vu
uniquement pour rassasier la faim du corps, mais le Christ l’élève dans ses
réflexions de vie éternelle. Dans l’Évangile d’aujourd’hui (Jn 6,61-70), nous
rencontrons surtout des signes de cette immanence. Cette chose de la Terre oĂą
les hommes ne se fient qu’à ce qu’ils voient, sans que leur pensée transcende
vers la signification du signe divin. Le Christ l’a dit : « Vous me
cherchez parce que Je vous ai donné du pain pour remplir votre estomac. Ne
recherchez pas le pain qui périt, cherchez le pain de la vie éternelle. »
Le pain du désert était ambigu. Pour l’homme qui ne transcende pas, pour celui
qui se ferme à l’Absolu, il suffit d’avoir du pain. Du pain pour son ventre, de
l’argent pour sa bourse, des choses pour jouir de la vie sur Terre. Mais pour
l’homme qui pense comme Jésus-Christ, il élève le pain qu’il mange. Pendant
qu’il mâche sa nourriture, il l’élève vers le Seigneur qui nous donne un
aliment qui ne périt pas.
La manne… signe du pain qui donne
l’immortalité
Le Christ rappelle la manne (Jn
6,49) : « Vos pères dans le désert ont mangé la manne et sont
morts. » Il ne donnait pas l’immortalité. Le pain que Je vous donnerai
donnera l’immortalité à celui qui le mange avec foi, à celui qui accepte
JĂ©sus-Christ.
La sécularisation doit être respectée
parce que les hommes ont l’obligation de découvrir les merveilles de Dieu.
Quand ces savants et ces techniciens découvrirent dans leurs mathématiques et
dans les forces physiques des éléments, des combustibles ayant la puissance
pour se lancer dans un voyage aussi aventuré que celui à la lune, ils ne fabriquèrent
pas l’énergie qui les emporta. Les hommes ne créèrent pas les mathématiques de
leurs calculs, ils ne firent que découvrir ce que Dieu avait préparé pour que
l’humanité le découvre. C’est ce qui s’appelle la sécularisation. « Tout
est là , dit Dieu, possédez la Terre et gouvernez-la. » Lorsque les
ingénieurs construisent des routes qui semblent impossibles au travers les
monts et les falaises, ils dominent la Terre. Lorsqu’ils élèvent des édifices très
élevés, ils dominent la
matière. C’est cela, l’être humain, image de Dieu, qui
construit avec Dieu le Père pour rendre plus belle, mieux organisée et plus
magnifique la vie. C’est
cela la sécularisation, lorsque l’homme travaille comme si tout dépendait de
lui, mais en priant comme si tout dépendait de Dieu.
Au contraire, le sécularisme est un
péché. Le sécularisme, c’est se fermer à Dieu, c’est la position stupide de
l’athée qui dit : « Je ne crois pas en Dieu. » D’autant plus
stupide lorsque plus savant il est, parce qu’aussi savant que soit un homme, la
véritable connaissance devrait l’amener à s’attacher à ce Dieu que les plus
humbles acceptent par la foi, par un chemin très simple : « Je crois
en Dieu. » Le savant également, en découvrant les lois de la technique, de
son art, de sa science, parvient à Dieu comme s’il y était conduit par la main. Si un savant en
vient à dire dans une conclusion scientifique que Dieu n’existe pas, il
apparaît semblable à un élève auquel son professeur a soumis un problème. Il ne
parvient pas à le résoudre et son maître lui dit : « Refais ce
problème il n’est pas bon. » Dieu devrait également dire à tous les
athées : « Tu te crois savant, universitaire, professionnel, homme de
sciences capable de te moquer de la vieille femme qui prie parce que tu ne
crois plus. Tu es dans l’erreur, toi, athée, tu es plus ignorant que la petite
vieille. Révise à nouveau ton problème religieux et tu découvriras que Dieu
existe, le Dieu des mathématiques, le Dieu de l’astronomie, le Dieu de la
médecine, le Dieu du génie, le Dieu de tout ce que l’humain peut inventer. Tu
dois Le rencontrer si tu parviens à résoudre ce problème scientifique, si ta
sécularisation est véritable. Mais tu as péché en devenant
“séculariste”. » Celui-ci se renferme sur cette vie, sur ce siècle et sur
ce monde en disant : « Ici, Dieu n’a rien à faire. »
Nous rencontrons dans les lectures
d’aujourd’hui un exemple de ce sécularisme.
Les idolâtries d’Égypte et de Canaan
Que nous dit la première lecture (Jo
24,1-2a. 15-17; 18b)? Il est beau de voir Josué en train de conduire le peuple
qui entre dans la Terre promise, parce que Moïse mourut peu avant d’y arriver
et qu’il commanda à Josué d’achever son œuvre. En entrant dans ces villages
cananéens où l’on adorait de faux dieux, Josué dit à son peuple (24,17 et
18b) : « Yahvé notre Dieu est celui qui nous a fait monter, nous et
nos pères, du pays d’Égypte, de la maison de servitude, qui devant nos yeux a
opéré ces grands signes et nous a gardés tout au long du chemin que nous avons
parcouru et les épreuves à travers lesquelles nous avons passées. Nous aussi,
nous servirons Yahvé, car c’est lui notre Dieu. » Ici, il y a beaucoup de
faux dieux, je ne sais pas si vous voudrez adorer à nouveau les dieux d’Égypte
et de Canaan ou le Dieu véritable. Moi et ma famille, nous allons adorer
l’unique Seigneur, le Dieu qui a fait des merveilles, qui nous a libérés
d’Égypte et les Israélites répondirent à Josué (24,24) : « C’est
Yahvé notre Dieu que nous servirons, c’est à sa voix que nous obéirons. »
On dénonce ici l’existence du
« sécularisme ». Tous ceux qui adorent une idole sont athées du Dieu
véritable, sont des disciples du « sécularisme », sont fermés à la
transcendance du Dieu véritable. L’idolâtrie n’est pas un souvenir de ces
siècles, elles existent également de nos jours. Josué pourrait revenir pour
demander aux Salvadoriens, à la société salvadorienne, aux politiciens et nous
dire : « Il y a de nombreuses idoles en ce pays : idole de
l’argent, idole politique, idole de l’organisation, idole de la chair, du vice,
de l’alcool, de la
drogue. Combien d’idoles! Si vous voulez être de véritables
chrétiens, vous devez dire oui au Dieu véritable. » Il n’existe qu’un Dieu
et il faut cesser d’adorer ces fausses idoles. Et parce que l’Église, comme
Josué, proclame l’existence d’un unique Seigneur, les idolâtres se fâchent et
ils ne veulent pas qu’on dérange leur fausse adoration. Mais l’Église
n’accomplirait pas son devoir si elle se solidarisait avec les idolâtres et
qu’elle n’indiquait au vrai peuple qui désire rencontrer l’Évangile, qu’il
n’existe qu’un seul Seigneur et que Lui seul devons servir. Nous l’adorons
parce qu’il est le Seigneur qui est en train de sauver notre patrie.
Le mariage d’aujourd’hui est un péché
lorsqu’il se croit un absolu et qu’il se superpose aux lois de Dieu. Dans la
seconde lecture (Ep 5,21-32), oĂą nous revenons encore au mariage, il est
question du danger de vouloir faire un absolu du mariage qui devient alors un
signe charnel et non plus divin. Je crois que la raison de la crise que vivent
plusieurs couples se trouve ici. Ils se sont renfermés sur l’unique dimension
sexuelle du mariage. C’est ainsi que s’expliquent les campagnes honteuses pour
les contraceptifs, l’avortement, le plaisir de l’homme et de la femme, sans
penser que l’absolu du mariage ne se trouve pas dans la sexualité, ni dans la
chair. « La chair ne sert à rien », dit le Christ, la chair ne sert
qu’à donner un sens du divin. Le couple qui a fait du plaisir son seul dieu et
auquel il sacrifie la fécondité, l’honorabilité, la pureté, la sainteté du mariage,
est en train d’idolâtrer et de souiller une loi du Seigneur. C’est un mariage
« séculariste », c’est un mariage fermé à l’absolu. Tout autant que
l’on prie, si on ne prie pas avec la conscience de s’ouvrir Ă Dieu et d’obĂ©ir Ă
ses lois jusque dans l’intimité du mariage, on ne peut pas se dire un véritable
adorateur du Seigneur. C’est un exemple d’une « absolutisation »,
d’un « sécularisme » effroyable, qui fait beaucoup de mal parmi nous.
Le rejet du Christ… le doute… la
trahison de Judas
L’Évangile d’aujourd’hui (Jn 6,61-70)
nous parle du cas du « sécularisme », de la fermeture au divin quand
le Christ se sent rejeté. L’Évangile d’aujourd’hui est triste. Après les très
belles révélations du Christ, Il aurait pu s’attendre à être acclamé de tout le
peuple qui Le suivait. Cependant, le Christ court maintenant le risque de
demeurer seul. Lorsqu’on prêche la vérité, on court le risque de demeurer seul.
« Ils commencèrent à s’en aller, » nous dit le passage de l’Évangile.
Ses disciples s’en allaient. Et lorsqu’il n’y eut plus que les douze, le Christ
leur demanda à eux aussi (Jn 6,67) : « Voulez-vous partir vous
aussi? » C’est la crise.
C’est précisément en cette heure de crise qu’apparaît la
raison pour laquelle les hommes s’écartent du Christ. Parce que son
enseignement ne correspond pas Ă nos caprices. Ah!, disaient-ils, nous
attendions un Messie politique! Ah! nous voulions un messie qui nous donnerait
toujours du pain qui alimente l’estomac! Nous le suivions pour des motifs
physiques, matériels, mais tout s’est écroulé. (Jn 6,60) : « Elle est
dure, cette parole! Qui peut l’écouter? » nous dit l’Évangile. « Et
ils murmuraient à ce propos. »
La critique est toujours le pain de
la prédication du véritable Évangile et le Christ ne se dédit pas devant ce
rejet, devant ce doute qui s’expose à Lui, devant même la trahison de Judas qui
prĂ©fère trente pièces d’argent Ă l’amitiĂ© du Seigneur. Le Christ est rĂ©solu Ă
demeurer seul. Non pas seul puisqu’Il demeure avec son Père qui est le
principal, seul avec Dieu. C’est la seule chose qui vaut. Il prêche à partir de
Dieu et celui qui voudra suivre la vérité, sera avec Dieu. C’est pourquoi le
Christ demande (6,67-68) : « Voulez-vous partir vous aussi? » La
réponse de Pierre nous oriente : « Seigneur, à qui irons-nous? Tu as
les paroles de la vie éternelle. » Les idoles que les autres suivent
demeurent ici quand les hommes meurent, les idoles trahissent. Il n’y a pas
pire chose qu’un politicien déchu, qu’un riche ruiné, quand les idoles les ont
abandonnés. Comme il est triste de penser au président du Nicaragua qui ne
trouve pas aujourd’hui de pays pour l’accueillir. Comme est triste la déchéance
de celui qui adorait un dieu qui ne pouvait pas le sauver! À quoi servent tout
l’argent et tout le pouvoir à l’heure de la mort? « Seul Toi, Seigneur,
possède les paroles de la vie éternelle. » […]
« La chair ne sert de
rien. » Comme est juste cette parole du Seigneur. Lorsque la chair oublie
l’esprit, la raison, la justice, la paix, lorsque le « sécularisme »
enferme les hommes dans les idolâtries de l’avoir, du pouvoir, de la répression
du peuple, le monde devient un enfer parce qu’il ne s’ouvre pas au Ciel, qui
est le Règne de Dieu. C’est alors la mission de l’Église de proclamer ce Règne
de Dieu dont a tant besoin notre peuple. « La chair ne sert de
rien. » C’est pourquoi il existe autant de situations de péché. Les
cadavres putréfiés, torturés, dépecés, que nous rencontrons sur tous les
chemins, dans les vallées et sur les montagnes de notre patrie, sont le signe
qu’au Salvador nous avons oublié cette parole du Christ. Ils sont le signe
d’une chair qui ne sert de rien parce que la chair se défait quand l’esprit
s’en va. Donnons sens à notre corps et à notre être en recherchant ce qui est
la suite de notre réflexion. 26/08/79, p.192-199 et p.202-203, VII.
2) « Seigneur, à qui irons-nous?
Tu as les paroles de la vie éternelle. » (Jn 6,68)
A) Il proclame la transcendance du
Christ et de son message
C’est la parole de Pierre Ă
Jésus-Christ. Quand le Christ demande au collège apostolique :
« Voulez-vous partir, vous aussi? » Pierre avec le courage d’un
chrétien convaincu de sa foi dans le Christ, lui répond : « À qui
irons-nous? Tu as les Paroles de Vie Éternelle. » C’est la proclamation de
la transcendance du Christ. Très chers frères et sœurs, la vocation de l’homme
et de la femme n’est pas complète, pour autant de bonheur qu’il parvienne Ă
vivre sur cette Terre, s’il ne parvient pas à sa vocation à la transcendance,
s’il ne parvient pas au dialogue avec Dieu, à l’intimité avec le Seigneur.
« Tu nous as fait pour Toi, disait saint Augustin, et notre cœur demeure
inquiet jusqu’à ce qu’il repose en Toi. »
Origine transcendante
C’est ici que le Divin Sauveur du
monde proclame, dans l’Évangile d’aujourd’hui, ce que signifie sa présence au
milieu de l’Histoire. Lorsqu’on murmure dans son dos et qu’on le critique, Il
dit cette parole (Jn 6,61-62) : « Cela vous scandalise? Et que
ferez-vous quand vous verrez le Fils de l’Homme monter là où il était
auparavant? » C’est la première proclamation de la transcendance du
Christ : « Je suis venu d’en haut, vous ne comprendrez pas tant que
Je serai avec vous. Vous êtes incapables de comprendre jusqu’à ce que Je
retourne vers mon origine divine. » Pour le chrétien qui a la foi, il sait
qu’il croit en un Christ qui vit dans l’éternité. Il croit que le pain qui
inspire l’Église et qui alimente, c’est la transcendance du Christ.
« Mes paroles sont esprit et
vie. »
Le Christ poursuit en faisant une
seconde proclamation de sa divinité (Jn 6,63) : « C’est l’Esprit qui
vivifie, la chair ne sert de rien. » Le Christ est l’Esprit qui donne la
vie : « Les Paroles que je vous ai dites sont Esprit et elles sont
vie. » Que veut dire saint Jean avec ces mots si mystiques et si profonds?
Le Christ est l’Oint de l’Esprit saint, le Christ est porté par l’Esprit de
Dieu. Toute sa chair est comme spiritualisée et en étant clouée sur la croix,
elle sera, précisément, source de sainteté et de grâce parce qu’elle est ointe
par l’Esprit. Elle est vie parce qu’Il nous a apporté la vie de Dieu. Celui qui
mange de ce pain vivra parce que : « J’apporte les germes de la vie
éternelle. Personne ne peut venir à Moi si ce n’est le Père qui l’y
conduit. »
Personne ne peut aller au Christ si
ce n’est le Père qui l’y conduit, seulement par la foi en la transcendance. Très
chers frères, croire dans le Christ est une grâce très grande. Je ne voudrais
pas que quelqu’un de ceux qui m’écoutent, doute du Christ, qu’il ne croit pas
en Lui. Cela me ferait beaucoup de peine que cela ne lui ait pas été révélé par
le Père. Et pourquoi ne se serait-Il pas révélé? La faute n’est pas de Dieu
mais de la disponibilité du cœur humain. Tu ne veux pas cesser d’adorer tes
idoles, c’est pourquoi le Dieu véritable ne peut pas venir à toi. C’est pourquoi
l’Église te dit : convertis-toi! Laisse les vanités, laisse les faux dieux
et tu découvriras la transcendance qui te rendra heureux. Personne ne peut
venir au Père s’il ne dispose pas son cœur pour que le Père le remplisse du
Christ.
Seul le Christ détient les Paroles de
la transcendance.
La parole de Pierre est la plus belle
proclamation de la transcendance chrétienne : « Seigneur, à qui
irions-nous? Toi seul as les paroles de la vie éternelle. »
B) Appel à tous ceux qui sont Église
pour proclamer bien clairement cette transcendance sans laquelle on perd la
force de la libération dont l’Église fait la promotion parmi les libérations
terrestres.
À la lumière de cette révélation de
la transcendance du Christ qui nous révèle le Dieu absolu, qu’il est
merveilleux d’expliquer le défi de Jésus à tout un peuple : « Vous
connaissez déjà le Dieu véritable, mais vous connaissez également les faux
dieux. Décidez qui vous voulez adorer! »
Un appel ici à l’intimité de
l’Église. Si elle accomplit aujourd’hui dans la patrie la fonction de Jésus, en
indiquant l’unique Dieu véritable et en mettant en garde contre les faux dieux,
chers prêtres, chères religieuses et religieux, institutions catholiques,
communautés ecclésiales, paroissiales et de base, tous ceux que nous appelons
Église, s’il vous plaît!, qu’on distingue dans notre voix, la voix de la transcendance. Que
ceux qui comme les juifs voudraient nous utiliser en faisant de nous des rois
politiques de la Terre, rencontrent la réponse catégorique du Christ : Il
s’enfuit à la montagne pour proclamer uniquement le Règne de Dieu qui est
au-dessus de toute politique. Et si l’Église éclaire les réalités de la Terre,
qu’elle accompagne les membres des organisations politiques, qu’elle entre
parfois dans les palais de la politique, elle ne doit jamais se confondre avec
la politique de parti, mais toujours être la lumière qui éclaire et appuie le
bon et dénonce le mal…
La voix de l’Église, pour ma part,
j’ai tenté de la rendre claire. Peut être ni suis-je pas parvenu parce qu’il
existe beaucoup de mauvaise volonté, beaucoup d’ignorance et d’idolâtrie et que
l’idolâtre ne veut pas que l’on renverse son idole. Cependant, cette voix veut
réclamer une fois encore, ce que je m’efforce de prêcher : Ce Christ qui
dit ne pas rechercher les biens de ce monde, mais le Salut. Cela me fait
sourire lorsque j’entends dire que j’ai des prétentions au pouvoir. Quelle
capacité aurais-je pour être un président ou un ministre? Dieu m’a appelé pour
être prêtre et pour servir depuis l’Église, depuis mon sacerdoce.
Hier, un journaliste de la télévision
mexicaine m’a demandé : « Si on offrait à l’Église ou à vous le
leadership dans une révolution, est-ce que vous l’accepteriez? » J’ai
répondu : « Je ferais une sottise, l’Église n’est pas sur la Terre
pour cela. Le rôle de l’Église ce n’est pas d’être le capitaine d’une armée.
L’Église n’est pas ici pour mener une révolution. L’Église existe pour être la
mère de l’unité. Elle se maintient autonome entre deux partis qui luttent pour
pouvoir leur dire, à l’un et à l’autre, le juste et l’injuste et pour pouvoir
réclamer à l’heure des péchés de guerre, ce qui ne doit pas se faire même dans
une situation conflictuelle. » L’Église veut toujours être la voix du
Christ, le Pain qui descend du Ciel pour la vie, pour la lumière, pour la santé
du monde. Je vous supplie, chers collaborateurs de l’Église, manifestons de la
manière la plus claire possible cette pensée du Christ, cette transcendance de
l’Église qu’exprimait Paul VI : « Si l’Église enseignait une autre
libération que celle du Christ, que celle du péché, que celle qui conduit les
enfants de Dieu jusqu’au Ciel et à la Vie éternelle, une Église qui se
confondrait avec les libérations uniquement politiques, économiques ou
sociales, perdrait sa force originale et n’aurait plus le droit de parler de
libération au nom de Dieu. » 26/08/79, p.203-205, VII.
3) Nécessité de solidariser la chair
avec les Paroles de la vie Ă©ternelle
A) C’est seulement ainsi que la vie
atteint sa vocation dans la plénitude. Si la chair ne sert de rien et que
seul le Christ a les Paroles de la vie Éternelle, il est stupide de ne pas nous
unir Ă cette Vie Ă©ternelle qui nous est offerte si facilement. Se fermer
seulement à la Terre et ne pas profiter de ce présent que le Christ nous
apporte, pour lequel Il a renoncé à toutes les choses de la Terre, pour les
adorer comme des idoles, est un « sécularisme » impardonnable.
Le défi de Josué : Dieu ou les
idoles
Comme est magnifique le moment
biblique que nous prĂ©sentent les lectures d’aujourd’hui! Je l’ai dĂ©jĂ
exprimé : Josué, devant ce peuple qui entre dans la Terre promise, leur
demande de demeurer fidèle à leur Dieu, parce qu’autrement de nombreux malheurs
pourraient leur arriver.
Le défi du Christ :
« Voulez-vous partir vous aussi? »
Mais encore plus émouvant m’apparaît
ce moment de crise dans la vie du Christ lorsque la multitude qui Le suivait,
L’abandonne et qu’Il demeure seul. Quand Il demande dans cette solitude qui se
fait toujours plus aiguë : « Vous aussi, vous voulez partir? »
La réponse de Pierre est merveilleuse : « Vers qui irions-nous? Tu
possèdes les paroles de vie éternelle. »
B) Un signe de solidarité entre la
chair et les paroles de vie Ă©ternelle : Le mariage doit ĂŞtre un signe de
l’union entre le Christ et son Église.
Dans la seconde lecture (Ep 5,21-32)
s’exprime le signe de cette alliance, de cette solidarité entre la chair et le
divin. Saint Paul nous a exprimé aujourd’hui : « Le mariage est un
grand sacrement, mais je le dis en référence au Christ et à son Église. »
Une femme et un homme, de familles très différentes, parfois de villages ou de
pays éloignés, se connaissent, ils s’aiment et ils sellent pour toute la vie
une alliance matrimoniale. Ce n’est pas seulement l’amour de cet homme et de cette
femme. Ils représentent deux familles, deux peuples et ils représentent une
identification malgré le fait qu’ils soient si différents qu’il se produit ce
que saint Paul dit : « Ils ne sont plus deux, mais une seule
chair. » Ceci est le signe que le Christ voulut mettre sur la Terre pour
que les hommes et les femmes, en voyant les couples mariĂ©s, pensent Ă
l’alliance de la chair avec l’Esprit. Ainsi, tout comme l’homme s’éprend d’une
femme, qu’il l’aime au point d’être capable de donner sa vie pour la conquérir,
comme une femme se livre entièrement à un homme, cela est exactement un signe
d’union. Plus ils s’aiment et se livrent l’un à l’autre, plus ils sont un signe
de l’amour infini de Dieu qui nous cherche.
Quelle phrase plus belle que celle
que nous avons lue dans la seconde lecture de l’épître d’aujourd’hui (Ep
5,25-27) : « Le Christ a aimé l’Église : Il s’est livré pour
elle, afin de la sanctifier en la purifiant par le bain d’eau qu’une parole
accompagne; car il voulait se la présenter à lui-même tout resplendissant, sans
tache ni ride ni rien de tel, mais saint et immaculé. » Que ne donnerait
pas un fiancé pour conserver sa fiancée aussi belle qu’au jour de son mariage?
C’est ce qu’a obtenu le Christ, une Église toujours belle, toujours jeune. Nous
l’embellissons avec nos vertus, nous la rendons agréable avec notre façon
chrétienne. C’est pourquoi nous ne nous fatiguerons jamais de faire Église.
Quand meurent ces membres de notre communauté, ils s’incorporent à l’éternelle
jeunesse du Ciel. Église qui s’arracha de l’Église de notre archidiocèse pour
faire partie de l’Église du Ciel. Beau travail pastoral! Évêques, prêtres et
tous les agents de pastoral, ne faisons rien d’autre que d’embellir l’épouse du
Christ Ă laquelle nous prenons part nous aussi.
C’est l’alliance que le Christ
demande. Le Christ ne se lassera pas d’aimer. Il est fidèle même quand nous le
trahissons, mais nous devons faire un effort pour cette sainteté, pour cette
fidélité.
C) L’Évangile nous offre trois
merveilleux moyens pour vivre cette solidarité avec le Christ : la grâce,
la foi et la vie de l’Église.
La grâce, par laquelle le Père nous
donne de connaître le Fils et fait de nous ses fils, frères du Christ. La foi,
que personne n’a si le père ne lui donne. Croire dans le Christ est une œuvre
de Dieu. Rendons grâce si nous avons la foi et si nous ne l’avons pas,
demandons-Lui de l’avoir parce que nous ne pouvons l’obtenir s’Il ne nous la
donne pas.
Vivre l’Église en faisant communauté.
26/08/79, p.205-206, VII.