L’Église hiérarchique, Notre Dame de la Miséricorde

 

24 septembre 1977

 

 

Préoccupations de l’Église

 

Le Concile Vatican II dit : « Cette Église est, en même temps qu’une société visible, une conductrice de biens invisibles. Â» C’est une société hiérarchique composée d’hommes concrets qui la gouvernent, qui la régissent, qui lui enseignent, qui la servent. Cela n’est rien de moins que l’ensemble humain qui transmet au travers de ce canal qu’est la hiérarchie, le prêtre, l’organisation de l’Église pour transmettre la vérité et la vie éternelle que le Christ apporta au monde. Et employant une comparaison qui est toute une théologie en soi, le Concile affirme que l’Église est la continuation de l’Incarnation du Christ en ce monde. Qu’est-ce que cette Incarnation? C’est le mystère par lequel un Dieu avec sa vie éternelle est venu se faire homme, pour manifester par ses gestes d’hommes la transmission de cette vie, de cette vérité, de ce pouvoir, de cette consolation. Ainsi, lorsque la main du Christ touchait les yeux d’un aveugle, c’était la vertu de Dieu qui rendait la vue aux aveugles, et lorsque la voix humaine du Christ criait devant la tombe de Lazarre : « Lazarre, réveille-toi Â», c’était la vertu de Dieu qui au travers de cette voix humaine appelait un mort à la vie. 24/09/77, p.229, I-II.

 

 

Peuple de Dieu

 

L’Église d’aujourd’hui est aussi engagée pour que les catholiques apprennent à la lumière de leur spiritualité chrétienne à lire les grands enjeux sociaux, économiques, politiques, non parce que l’Église désire se lancer en politique, mais parce qu’elle a la responsabilité de signaler aux peuples et aux hommes les droits chemins de Dieu et de dénoncer également les chemins tordus, les outrages à la dignité humaine, les outrages à la liberté et à tout ce qui est sacré chez l’être humain. Ne croyez pas que l’Église s’éloigne de sa mission en prêchant cette dimension sociale. Tentez de comprendre la nouvelle mentalité de l’Église et depuis votre rôle de laïc, sans peur, mais avec un grand amour à la vérité, au Christ, à l’Église qui vous aime tendrement, sachez donner votre visage pour le Christ. Ne soyez pas craintifs et encore moins des traîtres de cette Église, parce que lamentablement, dans le diocèse nous devons lutter pour implanter un Règne de Dieu qui soit authentique. Dans cette lutte nous rencontrons malheureusement ceux dont saint Paul disait qu’auparavant ils étaient des chrétiens, mais maintenant pour des avantages politiques, pour leur bénéfice personnel, social ou économique, pour un salaire sans doute misérable, trahissent leur baptême et se convertissent en espions et en persécuteurs de leurs propres frères. 24/09/77, p.231, I-II.

 

 

Tâche de l’Église

 

Qu’on laisse notre Église marcher, qu’on ne se méfie pas d’elle. C’est une Église qui prêche l’amour et qui, si elle prêche contre le péché du monde, doit ressentir qu’elle dérange les pécheurs, non pas pour les offenser, mais pour les convertir. Nous devons aussi comprendre ce message limpide de l’amour sans qu’il soit tergiversé par ces calomnies si viles qui en ces jours circulent chez le peuple. Que personne ne se laisse tromper, l’Église possède des intentions très claires pour implanter le Règne de Dieu dans les cœurs, dans les familles, chez les peuples et c’est ce qu’elle recherche. C’est ce à quoi nous invitons les prêtres, les religieux, les laïcs et les jeunes. Tous les secteurs humains, par le baptême, possèdent cet engagement de travailler pour l’implantation du Règne de Dieu. 24/09/77, p.232, I-II.