Non à la violence, oui à la paix
Épiphanie du Seigneur; 6 janvier
1978; Lecture : Isaïe 60,1-6; Éphésiens 3,2-3a. 5-6; Matthieu 2,1-12.
Il faut lutter à partir de la foi
pour une libération intégrale
Les Salvadoriens ne peuvent rompre
cette relation entre leurs préoccupations sociales et leurs références à la foi. C’est pourquoi
l’Église, accomplissant son devoir, doit également illuminer à partir de cette
foi, les réalités de la Terre, ces préoccupations pour le pain quotidien,
d’êtres marginalisés, d’êtres affamés, d’êtres pauvres. […]
Le Salvadorien porte sa foi dans son
cœur et c’est à partir de cette foi qu’il doit illuminer les réalités de la Terre. C’est pourquoi il
ne peut concevoir une foi désincarnée, une foi comme celle du prêtre et du
Lévite qui voient le blessé et ne font rien parce qu’ils s’en vont prier. Une
foi qui se concrétiserait uniquement dans un éloignement des réalités
douloureuses de la Terre ne serait pas la foi qui possède une relation avec la
souffrance humaine, avec les situations difficiles de la Terre.
Béni soit Dieu, le Pape a dit que le
Saint-Siège et l’Église ne peuvent renoncer au devoir d’orienter ce peuple qui
porte en son cœur une foi transcendantale très profonde et qui à partir de leur
foi, lutte pour une authentique libération chrétienne. Je fais également un
appel pour que dans cette lutte nous renoncions à des libérations simplement
temporelles, à des libérations qui ne transcendent pas l’au-delà de l’Histoire,
à des libérations qui veulent résoudre les problèmes par la haine, par la
violence et par la lutte armée. 06/01/78, p.132, III.
Vision globale de l’être humain
L’Église se sent fière de pouvoir
dire cette phrase : « Le développement ne se réduit pas à la simple
croissance économique. Pour être authentique, il doit être intégral,
c'est-à -dire promouvoir tous les hommes et l’homme dans son
intégralité. » Ce qui compte pour nous c’est l’être humain, chaque
regroupement humain jusqu’à l’humanité tout entière. 06/01/78, p.133, III.