FĂŞte de saint Joseph
19 décembre 1977.
La première chrétienne, Marie, comme
l’a dit le Concile Vatican II, est l’origine et le modèle de l’Église. Cela
signifie que l’Église qui va travailler tout au long des siècles avec tous les
hommes qui croient en JĂ©sus Christ, doit s’efforcer d’apparaĂ®tre semblable Ă
Marie. Elle est, en tant que première chrétienne, le modèle d’un Évangile qui
se fait vie. Marie est l’idéal de l’Église. Comme l’Église voudrait, dans son
travail avec les peuples, faire que tous les ĂŞtres humains et toutes les femmes
surtout s’identifient à Marie, le modèle de l’âme qui se laisse racheter, le
modèle de l’âme qui dit à Dieu dans ses projets de Salut : « Je suis
l’esclave du Seigneur, qu’il soit fait selon ta Parole. » C’est
pourquoi Ă©galement Marie fut emportĂ©e corps et âme aux cieux pour constituer lĂ
aussi, l’origine de cette Église que nous allons construire après notre mort et
lorsque après le jugement final, ressusciteront également nos corps et qu’ils
se rencontreront là dans le corps de Marie qui est déjà au ciel comme première
pierre de cet édifice glorieux avec lequel Dieu va construire son temple pour
toute l’éternité. Marie est ainsi l’origine, le modèle que l’Église a devant
elle pour la copier dans le cœur de tous ses chrétiens, l’image que le Christ
Rédempteur a voulu faire de tous ses rachetés.
Plan de l’homélie :
1) L’Église est un ensemble
hiérarchique
2) L’Église transmet la vérité du
Christ
3) L’Église est l’instrument du
Christ pour transmettre sa vie. 19/12/77, p. 79-80, III.
1) L’Église est un ensemble
hiérarchique
Cela signifie que l’Église est une
société visible qui a ses pasteurs que le peuple doit suivre et auxquels il
doit obéir. C’est le peuple que nous servons. C’est pourquoi nous avons voulu
donner à cette messe paroissiale tout son sens hiérarchique. J’ai voulu être
avec vous, en ma qualité d’archevêque de l’archidiocèse, auprès de mes frères
et de mes collaborateurs : les prêtres. Nous représentons l’autorité
hiérarchique. Nous sommes le centre de l’unité, l’instrument qu’emploie le
Christ pour transmettre sa vérité et sa vie. Tous ceux qui veulent vivre cette
vie et cette vérité du Christ doivent être en communion avec cet ensemble
hiérarchique. Le Christ parle et donne sa vie au travers de la prédication des
évêques et des prêtres qui sont en communion avec leur évêque.
Union avec l’Évêque
Lorsqu’un prêtre se détache de cette
communion avec l’évêque, il n’est déjà plus un instrument de la hiérarchie, il
n’est déjà plus un membre vivant de cette vie que transmet la vérité et la vie
de Notre Seigneur Jésus-Christ. Plus grave encore, quand non seulement il s’est
détaché de l’unité, mais qu’il porte atteinte à l’unité de l’Église. Il
s’excommunie lui-même comme celui qui touche à un fil à haute tension, il s’est
brûlé lui-même. Il en est ainsi de tous ceux qui se séparent et qui
s’excommunient, ils ne sont plus membres de ce corps hiérarchique.
Naturellement, la vérité et la grâce du Christ se donnent à toute personne de
bonne volonté. C’est ainsi que même en vivant dans le protestantisme ou dans
toute autre religion, quelqu’un peut se sauver, quand il vit de bonne foi sa
religion. Mais lorsqu’on fait consciemment la guerre à l’évêque, il ne peut
s’agir là d’une bonne volonté. Ce groupe d’hommes et de femmes qui se servent
d’un prêtre qui est séparé de l’unité hiérarchique ne vivent plus dans la
vérité et la vie que le Christ a apportées au monde, car ils vivent selon leurs
propres caprices, leur propre ex-communion.
Vivons cette unité que l’Église nous
apporte non pas d’elle-même, mais du Christ Notre Seigneur. L’Église ne donne
rien, elle n’est que le canal, comme le fil ou le canal qui se branche sur sa
source, c’est ainsi qu’elle apporte de l’eau. Ce n’est pas le canal qui donne
de l’eau, ce n’est pas le fil qui fournit l’électricité. Ce sont les
générateurs qui lui fournissent pour qu’il l’apporte et le convertisse en
lumière à nos yeux, en énergies électriques. Il en est de même de la hiérarchie
de l’évêque avec ses prêtres. Ils doivent demeurer connectés à la source, avec
les dynamos qui donnent la vie, et s’ils se débranchent ils ne sont plus que
des fils inertes. C’est cela le schisme, c’est cela se séparer de ce corps
hiérarchique que le Christ voulut pour transmettre sa vérité et sa vie.
19/12/77, p.82, III.
2) L’Église transmet la vérité du
Christ
Faites bien attention, frères, de ne
pas vous laisser séduire. Dieu voit que vous avez des critères, c’est-à -dire
que vous savez penser. Ne vous laissez pas séduire par ces mensonges qui sont
enveloppés dans des convenances politiques, économiques ou sociales. Combien
vendent la vérité pour un misérable poste qu’on leur donne pour dénoncer ou
pour condamner, pour porter atteinte à la réputation de l’Église. Ce qui leur
importe ce n’est pas la vérité, mais l’argent qu’ils vont gagner, les 30
deniers de Judas qui trahit la Vérité du divin Maître. Faites bien attention,
je voudrais qu’ici, à Quezaltepeque, il n’y ait aucun traître de la Vérité,
sinon des hommes et des femmes fermes dans la Vérité, comme les martyrs, même
si cela leur coûte la vie. C’est
cela la Vérité. Dieu
nous donnera la vie éternelle en échange de cette vie que nous perdons sur la terre. Dieu nous
donnera un bonheur très supérieur à celui que peuvent nous offrir les puissants
de la terre. Ne
nous vendons pour rien au monde et cette Vérité est supérieure à tout autre.
C’est pourquoi nous devons la
conserver. C’est la foi dont le Christ disait :
« Ceux qui donnent leur vie pour cette vérité la retrouveront; par contre,
ceux qui rougiront de cette Vérité, la perdront. » 19/12/77, p.83-84, III.
3) L’Église est l’instrument du
Christ pour transmettre sa vie
Ce qui importe c’est vous.
Frères, ne mesurons pas l’importance
de l’Église pour la quantité de gens, ni pour ses édifices matériels. L’Église
a construit de nombreux temples, de nombreux séminaires, de nombreux édifices
qui lui ont été confisqués pour faire des bibliothèques, des quartiers
généraux, des marchés et quantité d’autres choses. Cela n’importe pas. Les murs
matériels demeureront ici dans l’histoire. Ce qui importe c’est vous, les
humains, les cœurs, la grâce de Dieu, pour vous transmettre la Vérité et la Vie
de Dieu. Cela ne s’évalue pas en fonction de la multitude, mais en fonction de
la sincérité des cœurs qui suivent la Vérité et cette Grâce de Notre Divin Rédempteur.
19/12/77, p. 85, III.