Le Christ, VĂ©ritable Roi et Pasteur
de tous les peuples
Seizième dimanche du temps ordinaire;
22 juillet 1979; Lectures : Jérémie 23,1-6; Éphésiens 2,13-18; Marc
6,30-34.
Dimanche dernier, notre réflexion a
porté sur le Christ prophète et le peuple participant. Nous faisons donc ici le
lien avec notre réflexion de ce matin. Observez comment la réflexion dominicale
nous fait connaître toujours plus à fond le personnage central que nous suivons
et que nous aimons! N’oublions pas que ce personnage en qui nous avons placé
non seulement comme chrétien, mais également comme patriote, nos espoirs, nos
rêves et la sécurité de notre Salut, c’est le Fils de Dieu qui s’est fait
homme : Jésus-Christ, qui sous divers aspects nous profile dans l’âme par la prière. Puisse Dieu,
qu’aujourd’hui comme auparavant, nous le considérions comme le Prophète, le
grand Prophète qui apporte une révélation de Dieu. Pour nous également, que
cette mission d’apporter ce message qu’Il a confié à son peuple, non seulement
à partir de sa hiérarchie : le Pape, les évêques, les prêtres, sinon
qu’également à partir de son peuple baptisé, Il veut accomplir sa mission. Nous
disions que vous êtes également un peuple prophétique qui participe à la grande
mission prophétique de Jésus-Christ, le Grand Prophète.
Le Christ Roi-Pasteur dont les gouvernants
et les pasteurs participent de son pouvoir.
Aujourd’hui, la figure du Christ nous
est présentée comme celle du Roi-Pasteur de tous les peuples du monde, de toute
l’Histoire. Il possède la clé de la solution de l’Histoire et des moments
critiques des peuples. C’est seulement en Le regardant que les peuples pourront
rencontrer la solution à leurs problèmes. Si nous tournons le dos au Christ,
nous continuerons de vivre dans cette absurdité du « troupeau
dispersé ». Ce qui est magnifique c’est que le Christ a voulu s’identifier
avec son peuple de baptisés de tous les temps pour réaliser également sa
mission royale, sa mission de roi, et c’est à nous, la hiérarchie et le peuple,
que nous incombe de proclamer la réalité éternelle, unique, universelle du
Christ et faire que tous les peuples, les familles et les hommes s’y
soumettent. Il ne s’agit pas là cependant d’une domination despotique, c’est la
domination de l’amour, c’est le but de notre liberté comme disait saint
Paul : « être libre pour aimer Jésus-Christ. » 22/07/79, p.100,
VII.
Plan de l’homélie :
1) Pénurie des peuples mal gouvernés
2) Bons et mauvais pasteurs du peuple
3) Le Christ Roi-Pasteur
1) Pénurie des peuples mal gouvernés
A) Le prophète Jérémie et son temps
(Châtiment d’Israël)
Jérémie s’adresse aux rois
Les lectures d’aujourd’hui nous
invitent à voir la pénurie, la calamité, la misère des peuples lorsqu’ils ont
de mauvais gouvernants et de mauvais pasteurs. Je veux vous rappeler que le
prophète Jérémie se dirige dans la première lecture (23,1-6) d’aujourd’hui, aux
gouvernants, aux rois de Judas. Le pauvre prophète Jérémie, qui sait le
prophète à l’âme la plus sensible, celui qui par tempérament ne voulait pas de
conflits, fut appelé par Dieu pour être un prophète polémique. Encore jeune, il
se remplit d’illusions lorsque le roi Josias entreprit une restauration
nationale, une rénovation religieuse à partir de la Parole de Dieu, tout allait
bien, mais on tua Josias et c’est alors que débuta la calamité des rois
incompétents à la recherche d’alliances, réalisant des actions politiques très
erronées.
Jérémie dut annoncer la dispersion du
peuple
Le prophète Jérémie dut annoncer des
choses très désagréables. Il dut annoncer jusqu’à la déportation du peuple
lorsque personne ne croyait que le peuple pourrait souffrir une humiliation si
grande comme celle d’être châtié et amené en exil. C’est pourquoi il tomba mal,
il aurait été plus facile de flatter les gouvernants et de leur dire :
« Tout va bien, continuez ainsi! », mais le prophète, au nom de Dieu,
dut dire : « Cela n’est pas bien! Cela est erroné! » Et il
dénonça les péchés de son temps. Ce prophète dut voir comment se précipitait,
chaque fois davantage, la menace sur son pays. Alors, il dut décrire avec ces
mots que Dieu lui commanda de dire aux gouvernants de son pays :
« Malheur aux pasteurs qui dispersent et qui laissent périr les brebis de
mon troupeau! »
Dispersion
Si nous voulons avoir une synthèse
des calamités qui peuvent s’abattre sur un peuple mal gouverné, nous l’avons
dans la prophétie d’aujourd’hui sur la dispersion. L’autorité qui se doit d’être une
force morale pour unir, par ses erreurs se convertit en une force de
dispersion, un troupeau sans pasteur. Jérémie condamne également ce péché
qu’est l’expulsion. Les gouvernants qui, au lieu d’attirer les brebis vers un
seul bercail, expulsent, répriment et ne les soignent pas.
La frayeur… l’épouvante
Le prophète dénonçait également la
frayeur et l’épouvante. Un troupeau effrayé, un peuple qui vivait sous le
régime de la terreur, un peuple intimidé. J’ai vécu cela hier dans les hameaux
de Chalatenango. Quelle peur ressent-on chez les gens! Il y a des gens qui ne
dorment plus dans leur maison, qui doivent demeurer dans la montagne,
véritablement des brebis dispersées, effrayées!
Se perdre…
Pour finir, le prophète dit, les
brebis qui se perdent. Il ne vous semble pas entendre ici l’écho de la voix des
disparus? Les brebis qui devaient être soignées dans le bercail avec la
tendresse du pasteur, sont persécutées, sont portées disparues, sont
marginalisées. 22/07/79, p.101-102, VII.
B) Plainte de Jésus parce qu’Il voit
la multitude comme un troupeau sans pasteur
Cela correspond bien au cadre que
nous présente l’Évangile du temps du Christ. Le Christ cherche un moment de
tranquillité, mais les gens ont besoin de Lui, sont à sa recherche et le
trouvent. C’est une multitude que l’Évangile décrit par ces mots inégalés (Mc
6,34) : « En débarquant, il vit une foule nombreuse et il en eut
pitié parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont pas de berger, et il se
mit à les enseigner longuement. » Il n’y avait plus de presse, Il ne
ressentait plus la fatigue, étant donné que son troupeau Le réclamait. Celui-ci
est vraiment le Bon Pasteur.
Peuple sans unité, sans identité…
Mais ce que le pauvre JĂ©sus rencontre
c’est un peuple qui a perdu son unité, sa mystique, qui recherche uniquement
des solutions terrestres au problème de son temps. On a oublié Dieu et il
n’existe plus personne qui les oriente vers sa recherche. JĂ©sus se met Ă
enseigner, à enseigner que l’unique solution est le Salut qui vient de Dieu,
que Dieu nous aime, qu’Il ne nous a pas abandonnés, que nous devons nous aimer
les uns les autres et ne pas nous disperser. Tel serait l’enseignement de notre
Seigneur JĂ©sus-Christ.
Peuple juif : haine, orgueil…
Saint Paul, dans la seconde lecture,
dans son épître aux Éphésiens (2,13-18), en prenant un verset qui précède celui
que nous avons lu aujourd’hui, nous présente l’humanité divisée entre les Juifs
et les autres peuples. À cause de ce privilège qu’ont les Juifs de connaître la
promesse et la révélation divines, ils sont devenus un peuple orgueilleux et
égoïste qui a élevé un mur autour de son temple afin que les autres peuples n’y
aient pas accès. Les gentils forment l’autre partie de l’humanité que les Juifs
considèrent comme des chiens, des ennemis, et réciproquement, ces gentils
haĂŻssent les Juifs.
Sans espoir et sans Dieu en ce monde…
C’est ainsi qu’était la situation, il
n’y avait pas de paix, il manquait d’unité. C’est de ce peuple que saint Paul
nous dit aujourd’hui qu’il était « exclu de la citoyenneté de Dieu,
étranger à l’Alliance et à la promesse, sans espérance et sans Dieu. » Que
c’est triste, sans espérance et sans Dieu en ce monde! Il n’existe rien de plus
horrible que lorsqu’un peuple a perdu la figure de Dieu, l’orientation de Dieu.
C’est pour cela qu’une Église incarnée en ce monde me remplit d’espérance, même
si elle est l’objet de critiques.
C’est cela, un peuple mal gouverné
Si nous appliquons ces mĂŞmes
critères, j’aimerais que nous observions un peu ce matin l’exemple que nous
donne la République du Nicaragua. Le mécontentement populaire coûta plus de 25
000 vies humaines. Un peuple qui n’était pas écouté et qui pour se faire
entendre dut se rendre jusqu’à ce bain de sang. C’est cela que provoque
l’« absolutisation » du pouvoir, la divinisation du pouvoir! Un tyran
se croyait indispensable et il ne lui importait pas de tuer tout son peuple.
L’expérience du Nicaragua nous fait voir également qu’un pouvoir ne peut se
maintenir par la répression, ni par la corruption de ses fonctions. Il arrive
un moment où le peuple se fatigue d’être exploité et opprimé. Il s’agit d’une
magnifique leçon pour ceux qui croient en cette force qui ne peut pas se maintenir.
22/07/79, p.102-103, VII.
2) Bons et mauvais pasteurs du peuple
Tout ceci nous fait penser que la
rĂ©alisation d’un peuple est directement proportionnelle Ă ses gouvernants, Ă
ses pasteurs. C’est en ce sens que nous entendons démontrer la seconde réflexion
du thème de cette homélie qui est le Christ, véritable Roi-Pasteur de tous les
peuples. Ce qui se démarque dans les lectures d’aujourd’hui c’est que ce
Roi-Pasteur a besoin de la collaboration de tous les hommes. C’est ainsi que
nous participons Ă©galement de son pouvoir pour Ă©tablir toutes choses sous la
domination de la morale et de la loi de Dieu, les chrétiens et tous ceux qui,
même sans l’être, mais qui ont une responsabilité en tant que gouvernements des
peuples, comme pasteurs des peuples.
A) Les mauvais pasteurs.
Jérémie se réfère aux rois de Judas;
applicable aux gouvernants et pasteurs de l’Église
C’est ce que le prophète envisage
tant sous l’aspect civique que religieux, lorsqu’il dit : « Malheur
aux pasteurs qui ne s’occupent pas de leur troupeau. » Il se réfère aux
gouvernants et également aux pasteurs de l’Église, à tous ceux qui participent
à cette terrible responsabilité, nous devons analyser quelles sont les
caractéristiques du bon et du mauvais pasteur.
Ils dispersent au lieu d’unir
Jérémie reprend les faux pasteurs en
leur disant (23,1-2) : « Malheur aux pasteurs qui perdent et
dispersent les brebis de mon pâturage - oracle de Yahvé! C’est pourquoi ainsi
parle Yahvé, le Dieu d’Israël, contre les pasteurs qui ont à paître mon peuple :
vous avez dispersé mes brebis, vous les avez chassées et vous ne vous en êtes
pas occupé. Eh bien! Moi, je vais m’occuper de vous pour vos méfaits, oracle de
Yahvé! » Pensons bien à cela, qu’au-dessus de la bonté ou de la méchanceté
des gouvernements et des pasteurs il existe un Dieu qui incite le bon pasteur
et le bon gouvernement, qui inspire les bonnes actions des hommes qui
collaborent avec Lui, mais c’est un Dieu justicier qui menace de prendre en
compte, en toute rigueur, les mauvaises actions qui auront été commises en ce
rôle sublime qu’est celui de gouverner.
Une multitude sans autorité, c’est ce
Ă quoi ressemblait le peuple que rencontra le Christ, une multitude sans
pasteur. Je tiendrai compte de la méchanceté de vos actes. Cela doit être
terrible de tomber entre les mains de Dieu lorsqu’on a autant divinisé le
pouvoir et que l’on doit rendre compte à quelqu’un qui est au-dessus de tous
pouvoirs.
Malgré les mauvais pasteurs, Dieu
nous protège
Dieu prend soin de son peuple, nous
dit également la première lecture et cela nous remplit de consolation (Jr
23,3-4) : « Je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis de tous
les pays où je les aurai dispersées et je les ramènerai dans leur
prairie : elles seront fécondes et se multiplieront. Je susciterai pour
elles des pasteurs qui les feront paître; elles n’auront plus crainte ni
terreur; aucune ne se perdra, oracle de Yahvé! » Tout n’est pas perdu, des
jours meilleurs viendront, le Seigneur suscitera, inspirera de meilleures
orientations pour notre peuple qui ne sera plus un troupeau sans berger, sinon
qu’il y aura alors un véritable amour qui le gouvernera. 22/10/79, p.107-108,
VII.
B) Origine et sens de l’autorité
À ce propos, je veux faire référence
au Concile Vatican II lorsqu’il parle des origines des communautés politiques,
de la naissance des pays, il dit : « Individus, familles, groupements
divers, tous ceux qui constituent la communauté civile, ont conscience de leur
impuissance à réaliser seuls une vie pleinement humaine et perçoivent la
nécessité d’une communauté plus vaste à l’intérieur de laquelle tous conjuguent
quotidiennement leurs propres forces en vue d’une réalisation toujours plus
parfaite du bien commun. C’est pourquoi ils forment une communauté politique
selon des types institutionnels variés. Celle-ci existe donc pour le bien
commun : elle trouve en lui sa pleine justification et sa signification et
c’est de lui qu’elle tire l’origine de son droit propre. » (G.S.74,1) […]
« Mais les hommes qui se
retrouvent dans la communauté politique sont nombreux, différents, et ils
peuvent Ă bon droit incliner vers des opinions diverses. Aussi, pour empĂŞcher
que, chacun opinant dans son sens, la communauté politique ne se disloque, une
autorité s’impose qui soit capable d’orienter vers le bien commun les énergies
de tous : non d’une manière mécanique ou despotique, mais en agissant
avant tout comme une force morale qui prend appui sur la liberté et le sens de
la responsabilité. » (G.S.74,2)
« De toute évidence, la
communauté politique et l’autorité publique trouvent donc leur fondement dans
la nature humaine et relèvent par là d’un ordre fixé par Dieu, encore que la
détermination des régimes politiques comme la désignation des dirigeants soient
laissées à la libre volonté des citoyens. » (G.S.74,3) « Il s’ensuit
également que l’exercice de l’autorité politique, soit à l’intérieur de la
communauté comme telle, soit dans les organismes qui représentent l’État, doit
toujours se déployer dans les limites de l’ordre moral, en vue du bien commun
(mais conçu d’une manière dynamique), conformément à un ordre juridique
légitimement établi ou à établir. Alors, les citoyens sont en conscience tenus
à l’obéissance. D’où, assurément, la responsabilité, la dignité et l’importance
du rôle de ceux qui gouvernent. » (G.S.74,4)
« Si l’autorité publique,
débordant sa compétence, opprime les citoyens, que ceux-ci ne refusent pas ce
qui est objectivement requis par le bien commun mais qu’il leur soit cependant
permis de défendre leurs droits et ceux de leurs concitoyens contre les abus du
pouvoir en respectant les limites tracées par la loi naturelle et la loi
évangélique. » (G.S.74,5)
Le gouvernant est le mandataire de
Dieu…
Pardonnez-moi cette longue citation,
mais c’est qu’elle éclaire beaucoup ce que nous comprenons souvent de
travers : « Tout pouvoir vient de Dieu! » C’est certain,
personne ne peut gouverner si le pouvoir ne lui a été donné de Dieu. C’est ce
que dit aussi le Christ Ă Ponce Pilate, lorsque ce dernier voulait se moquer du
pouvoir du Christ alors qu’il pouvait le condamner à mort (Jn 19,11) :
« Tu n’aurais aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en haut. »
C’est-à -dire qu’un gouvernement sera représentant du Pasteur et Roi à condition
qu’il interprète la pensée et l’amour de ce Dieu pour qu’Il soit à la base de
lois justes. Mais lorsque quelqu’un fait de son pouvoir un absolu et s’érige en
idole du pouvoir et qu’il se retourne contre les lois de Dieu, contre les
droits humains, qu’il outrage le peuple, alors nous ne pouvons pas affirmer que
cette autorité provient de Dieu. Si elle n’est pas légitimement orientée selon
la volonté divine, vers le peuple, par amour au bien commun comme objectif qui
donne sa raison d’être à la nation, nous devons obéir jusqu’à certaines
limites, mais en conservant toujours le droit Ă de justes revendications. Nous
en avons ici l’exemple très proche et puisse Dieu que nous nous retournions Ă
temps, vers la source de toute autorité qu’est notre Seigneur Jésus-Christ.
22/07/79, p.108-109, VII.
Venez-vous reposer en ce lieu
tranquille
C’est pourquoi le geste de l’Évangile
d’aujourd’hui m’apparaît une partie indispensable de notre réflexion lorsque le
Christ dit à ses apôtres qu’Il a choisis comme pasteurs pour représenter le
Divin Pasteur parmi les hommes : « Venez et reposons-nous un
peu. » Ce repos du Christ trouve son sens profond dans la prière. La
prière est le rapprochement d’avec Dieu, cela doit être l’office de tous ceux
qui gouvernant, que ce soit dans le domaine civil ou ecclésiastique. Si un
pasteur, si un gouvernent s’éloigne de Dieu, qu’il n’unit pas son pouvoir Ă
Dieu, alors au lieu d’être une force d’union, comme nous dit le Concile, il se
transforme en une force de dispersion, et alors au lieu du bien, on fait le
mal.
Il est alors nécessaire de faire un
appel Ă tout le Peuple de Dieu, qui depuis le baptĂŞme participe Ă cette
prérogative du Christ-Roi, pour faire que les structures de la Terre, les
consciences des hommes, des familles, tout ce qu’est le monde, la société, nous
l’orientons pour le soumettre à l’empire de Dieu, et la politique elle-même,
pour qu’elle ne dévie pas de son véritable objectif, sinon qu’il oriente vers
Dieu le grand rôle d’être chrétien. Entendre le Christ qui nous appelle à de
fréquentes réflexions pour voir dans quelle direction se dirigent nos
responsabilités et notre vie, pour faire de celles-ci un engagement qui soit
véritablement une collaboration au Règne du Christ dans le monde, et non pas au
contraire, un éloignement du Christ pour soumettre notre pouvoir à l’empire du
péché, à l’idole de l’argent, à l’idole de l’abus. Sinon que le Dieu véritable
qui nous demandera des comptes sur cette participation qu’Il nous a accordĂ©e Ă
son pouvoir divin, se satisfera et se réjouira de ses fils qui auront uni leur
pouvoir au sien, gouvernant et recherchant que la création s’oriente vers Dieu.
22/07/79, p.110, VII.
3) Le Christ Roi-Pasteur
A) Le promis. Qualités : Justice
et Droit
La première lecture d’aujourd’hui
nous offre comme une promesse bénie du Seigneur qu’Il fera surgir un roi juste
(Jr 23,5) : « Voici venir des jours, oracle de Yahvé, où je
susciterai à David un germe juste; un roi régnera et sera intelligent, exerçant
dans le pays le droit et la
justice. En ces jours, Judas sera sauvé et Israël habitera en
sécurité. Voici le nom qu’on lui donnera : “Yahvé-notre-justice.” »
B) La grande Ĺ“uvre : unir ces
deux peuples, paix, homme nouveau et réconciliation
La seconde lecture de saint Paul nous
présente précisément le Christ comme le Roi-Pasteur qui unit ces deux peuples
divisés. (Ep 2,14-18) : « Car c’est Lui qui est notre paix, Lui qui
des deux peuples n’en a fait qu’un, détruisant la barrière qui les séparait,
supprimant en sa chair la haine, cette Loi des préceptes avec ses ordonnances,
pour créer en sa personne les deux en un seul Homme Nouveau, faire la paix, et
les réconciliant avec Dieu, tous deux en un seul Corps, par la Croix : en
sa personne il a tué la
Haine. Alors, il est venu proclamer la paix, paix pour vous
qui Ă©tiez loin et paix pour ceux qui en Ă©taient proches : par Lui nous
avons en effet tous deux, en un seul Esprit, libre accès au Père. »
C’est cela le fondement du Peuple de
Dieu. J’ai toujours voulu que nous distinguions bien le Peuple de Dieu du
peuple en général. Et lorsque nous prêchons toutes ces promesses de Dieu, cette
richesse de la participation du Christ Prophète, PrĂŞtre et Roi, je me dirige Ă
vous, communautés baptisées, chrétiens. Par ce titre de baptisés nous sommes
appelés à être responsables d’un monde que nous devons sauver. Comme Peuple de
Dieu, comme peuple prophétique qui participe de la royauté du Roi Pasteur,
chacun des baptisés, nous nous devons de réviser nos activités afin qu’elles ne
soient pas en contradiction au Règne de Dieu et à sa Loi, sinon qu’au
contraire, pour que nous soyons des collaborateurs fidèles, un reflet du Règne
de Dieu sur cette Terre. 22/07/79, p.110-111, VII.
Pensée qui nous amène à la communion
De la sorte, nous révisons notre agir
comme communauté d’Église et également notre vie nationale à laquelle cette
Église appartient par les intérêts mutuels qui la rendent solidaire à ceux de la patrie. Nous ne
devons pas être deux entités antagoniques sinon complémentaires, mais cela doit
se faire sur la base de nous inspirer l’un et l’autre de l’unique Roi et Pasteur :
Le Christ Notre Seigneur. Un peuple pourra véritablement être un peuple
lorsqu’il sera dignement traité en tant que tel, respecté dans ses droits,
lorsque ses gouvernements et le peuple dans son entier, toutes ses forces
vives, regarderont vers le Ciel et espéreront de Celui qui est notre Roi, notre
justice, et notre paix. Le Christ Notre Seigneur. Il n’existe pas d’autre
solution. Vouloir construire en tournant le dos au Christ, c’est vouloir
Ă©difier sur le sable.
Les vents, les violents dérivent de
tout cela, seul celui qui édifie sur le roc de la foi, sur l’inspiration du Roi
que Dieu a placé pour gouverner les hommes dans leur vocation sur Terre et dans
leur vocation au Ciel, c’est uniquement ainsi que les gouvernements, les
évêques, les pères de famille, les gouvernants, les collaborateurs, les agents
de pastorale et tous ceux qui travaillent pour l’Église et pour la Patrie, dans
l’inspiration du Christ qui possède la compassion envers la multitude et en
qui, même si notre collaboration fait défaut, ils ne manqueront pas de
rencontrer les ressources divines pour les aider Ă gouverner le peuple.
Puisse le Seigneur que cette
réflexion nous amène à prendre notre place dans la société, où notre vocation
nous situe et que nous gardions notre regard tourné vers Notre Seigneur et
notre inspiration, afin que nous sachions donner Ă notre vie son sens
véritable, où chacun contribue à l’édification de la patrie et de l’Église.
22/07/79, p.113, VII.