Message radiophonique du Tridium Pascal

 

Vendredi saint; 8 avril 1977.

 

Tout être humain trouve son Salut dans le Christ, y compris ceux qui vécurent avant Lui. C’est pourquoi Il est aussi Rédempteur de l’Ancien Testament. Lorsque le credo assure que le Christ est descendu aux enfers, il veut nous signifier par là qu’en ces heures de la séparation de son âme et de son corps, son âme s’est unie aux âmes de tous ceux qui espéraient. Imaginons quelle fut la joie d’Adam, celle d’Ève, celle de tous les patriarches, celle des prophètes et des saints qui espéraient le Seigneur. Si pour nous, c’est toute une joie de nous savoir rachetés par le Christ, comme cette rencontre des âmes avec le Christ a dû être grande! 08/04/77, p.17-18, I-II.

 

 

La Vigile Pascale

 

C’est pourquoi les anciens baptistères étaient en forme de tombeau, où descendaient les uns et les autres, ceux qui formaient la procession des catéchumènes, comme pour s’ensevelir; là, les pontifes les baptisaient et les confirmaient. Ils sortaient de là comme quelqu’un qui sort du sépulcre, vêtus de blanc, précieuse représentation du Christ qui sort ressuscité du tombeau. Ils formaient alors cette belle procession de tuniques blanches avec les chandelles allumées dans leurs mains. On les appelait les néophytes, c’étaient les baptisés qui formaient cette procession en chantant les joies de la Rédemption pour célébrer Pâques solennelle, leur première communion. Et ils passaient toute la semaine pascale affermissant leurs engagements baptismaux en visitant les tombes des martyres, des hommes et des femmes qui surent vivre leurs promesses baptismales jusqu’à la mort.

 

Pourquoi ne profiterions-nous pas du Samedi saint pour effectuer une révision sincère de la façon dont nous vivons notre engagement baptismal? Quels sont ces engagements? On prononce encore devant les enfants que nous baptisons, mais souvent sans nous en rendre compte du sérieux que cela implique de dire : « Renonce à Satan, à ses vanités et à ses séductions. Â» Oui, j’y renonce. Crois-tu en Dieu le Père, au Christ et à l’Esprit saint? Oui, je crois. Cette renonciation à ce qui s’oppose à Dieu et cette consécration par le credo à Dieu, c’est cela, le baptême. […]

 

Il n’existe pas de meilleure récompense pour notre Divin Rédempteur que d’incruster très profondément en notre âme sa mort et sa résurrection. C’est cela, le baptême. Participer à la mort du Christ pour mourir à tout le mal de la vie, pour extirper de nous tout égoïsme, toute injustice, toute haine, toute violence, tout le diabolique, toute la perversité que contient notre nature. Et d’autre part, ressusciter à une vie nouvelle, une vie de sainteté, de simplicité, d’humilité, de chasteté, de toutes ces vertus qui forment le cortège des âmes saintes. Tout baptisé devait être saint. Cette nuit est la nuit du Samedi saint qui nous invite à nouveau à un dessein de sainteté pour demeurer fidèle et cohérent avec notre baptême. 08/04/77, p.18-19, I-II.

 

 

L’Exigence de cette heure

 

Ce ne sont pas des moments pour vivre un catholicisme endormi, ce ne sont pas des moments pour se satisfaire d’un christianisme qui plaît à notre façon de penser, à nos caprices. C’est l’heure à laquelle le Christ dit : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi. Celui qui ne se recueille pas en moi se dissipera. Â» C’est l’heure de l’intégrité, c’est l’heure de se donner. Uni dans le Christ qui meurt et qui est enseveli, ce vécu doit fleurir en nous dans le but d’avoir un catholicisme intègre qui soit fidèle jusqu’à ses conséquences ultimes. […]

 

 

L’Attente du Christ

 

Ces lumières dans les mains des fidèles illuminent notre espérance dans les chemins de la patrie : l’espérance du Christ, l’unique espérance qui peut nous sauver. […] Prions beaucoup; la prière sera notre force. Dieu est avec nous, Dieu nous éprouve et Il sait que l’épreuve est féconde, que la douleur de la Croix fleurit en Pâques de résurrection. 08/04/77, p.20-21, I-II.